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Un champion hors pair toutes catégories (1ère partie)

Sébastien Flute

Sébastien Flute, vous êtes né à Brest le 25 mars 1972, et depuis 1989, vous avez été régulièrement champion de tir à l'arc mais l'on vous a surtout connu lors des Jeux Olympiques de Barcelone en 1992 où vous avez obtenu la médaille d'or. Cela fait deux ans, depuis les Jeux Olympiques de Sydney en 2000, que vous avez pris votre retraite sportive.

 

26- Il est donc très important de souligner que sans vos sponsors, financièrement, vous n’auriez pas pu vivre du Tir à l’arc.

Les sponsors ne sont arrivés qu’avec ma médaille olympique, et ça j’en suis convaincu. La preuve, c’est qu’en 96, je n’ai pas gagné et j’ai quand même retrouvé des sponsors pour quatre ans de plus.


27- La confiance était déjà acquise et il s’agissait donc entre vous et eux d’un échange de bons procédés ?

Oui, tout à fait. C’est un terrain où chacun trouve son compte si l’opération de sponsoring est bien préparée. Les gens avaient été séduits par la performance de 92 et l’image que j’avais su et pu donner les années suivantes et pas seulement par les résultats. J’ai compris qu’il y avait un acquis, un “ label ”. Cela vient du sport en général. Quand vous dites aux gens “ je suis champion du monde ”, les gens vous demandent “ champion du monde de quoi ? ” Les gens réagissent différemment lorsque vous vous présentez comme champion olympique.


28- Et vous, vous sentez vous plus champion du monde ou champion olympique ?

Champion olympique car c’est quand même ce dont on me parle le plus souvent et encore une fois, les gens veulent connaître la discipline pour la rattacher à l’année, aux souvenirs, alors que pour un champion du monde, la précision de la discipline est là pour donner une hiérarchisation de la valeur (lancer du noyau de cerise ou champion du monde de Formule 1, cela ne va pas avoir le même écho à leur sens).


29- En même temps, si le grand public ne vous assimile pas automatiquement à votre discipline, c’est aussi dû au fait que même le site du quotidien n°1 du sport ne met pas un point d’honneur à mettre en avant les sports moins médiatisés et on remarque qu’aucune icône n’est consacrée au Tir à l’arc et que pour lire quelques informations, il faut cliquer sur “ autres sports ”. Votre collaboration à l’écriture d’un livre il y a quelques années allait elle dans le sens d’une volonté de percer ce diktat médiatique ?
(“ Le Tir à l’Arc ” aux éditions Robert Lafont avec Laurence Frere et Carole Ferriou).

A l’époque, le livre, on l’avait terminé juste avant les Jeux, et nous l’avions écrit tout simplement pour faire partager ma passion que j’avais pour le sport en général et les applications que j’y avais trouvées dans le Tir à l’arc. Depuis que j’ai arrêté, je me rends compte que j’aime et j’adore le Tir à l’arc mais ce que j’aime par-dessus tout, c’est le sport en général, et le dépassement de ses limites. Avec le recul, je me rends compte que le Tir à l’arc a été un moyen autant qu’une finalité dans la recherche de ses propres limites.


30- Justement peut-on parler d'ingratitude envers ce sport qui apporte tant et le manque d'importance qu'on lui attache ?

Ce qui me froissait un peu et encore maintenant, c'est que les gens ne voient pas au travers du Tir à l'arc, le côté sportif mais plus l'amusement ou l'aspect guerrier. Le travail et la précision ne sont pas assez mis en avant. J'avais envie de le montrer et que ce que j'avais fait se plaçait bien dans le cadre du sport et que l'on méritait la même considération qu'un coureur par exemple pour qui la question ne se pose même pas.

Propos recueillis par Carine Jamet pour Mediatechnix


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