Offre d emploi sportConsulter offre d emploisport emploiEmploi et formationOffre d emploi - autre ressourcesemploi sport service

1ère partie : L'ascension d'une femme battante

Jeannie Longo

Un palmarès des plus remarquables, marqué par 695 victoires, une personnalité hors du commun...
Parcours d'une femme battante.



COMMANDER le dernier ouvrage de Jeannie Longo : Vivre en forme:

http://jeannielongo.free.fr/
http://www.librairie-du-sport.com

 

6- Selon vous quelles sont les qualités nécessaires pour devenir une bonne cycliste ?

A mon avis, il faut beaucoup de volonté car c'est un sport difficile et ne pas penser que la victoire arrive si vite et si facilement que cela. Il faut beaucoup s'entraîner, avoir de la méthode et prendre le temps d'y aller par étapes. Encore une fois, on peut gagner par hasard au début d'une carrière mais si l'on veut rester dans le temps, il faut gagner grâce à une méthode et c'est ce qui est plus dur. Comprendre ce qui est néfaste à la performance est très difficile, et cette analyse est très importante.


7- On en vient à la spécificité du cyclisme féminin car grâce à vous, celui-ci a connu beaucoup de progrès notamment dans les tenues, dans la technologie. Dans quel domaine êtes vous fière de vous être battue ? Qu'est ce qui vous tenait le plus à coeur ?

Oh, ce n'est pas vraiment de la fierté mais en toute objectivité, au niveau français, il est vrai que j'ai ouvert les mentalités dans le domaine du sport féminin. Vous savez, auparavant je faisais aussi de l'athlétisme au niveau scolaire et ne serait ce que de courir en petit short, surtout en montagne, dans un milieu rural, je peux dire que j'étais quand même regardée, non pas que j'étais indécente, loin de là, mais seulement parce que j'étais une fille qui m'entraînait, qui faisait de la course à pied. Les mentalités ont quand même bien évoluées, dans certains sports dont l'athlétisme, le cyclisme. Il a fallu se battre au niveau réglementaire, technique, technologique. Le sport cycliste reste de toute façon masculin et je peux vous dire que les femmes ont encore du travail et du fait que je ne coure pas énormément, qu'il n'y ait plus le Tour de France cycliste féminin, on peut dire que le cyclisme féminin est en train d'être enterré.


8- Réellement ? Pour vous, le cyclisme féminin est en danger ?

Oh oui, et ce depuis plusieurs années, après avoir connu de belles années à la fin des années 80 avec le Tour de France justement où on avait nos minutes à la télé tous les soirs. On courait du mois de février à octobre et on suivait un énorme calendrier international et national, alors qu'aujourd'hui, il y a de moins en moins de choses, les organisateurs ont de plus en plus de mal, il n'y a plus d'équipe de marque en France donc on arrive plus à trouver les moyens.


9- Justement, pour en revenir aux progrès dans le cyclisme, pensez-vous qu'ils aient eu lieu car c'était à la bonne époque et qu'une brèche était ouverte ?

Je dirais qu'il faut un consensus. On a eu la chance d'avoir un organisateur du Tour de France qui était Félix Lévitan qui était très ouvert au sport féminin et qui voyait les évolutions comme un étincelle dans son tour et qui du coup, nous a ouvert son Tour de France. Il a fallu que des sponsors (moi à l'époque, j'étais avec Euromarché et il a fallu que le directeur de la communication soit formidable, croit en nous et investisse beaucoup d'argent dans une équipe, la première d'ailleurs, et cette expérience commune a été formidable. On a crée une équipe professionnelle car nous y croyions. Il y a eu des petites marques de St Etienne qui croyaient en moi et au cyclisme féminin et qui ont accepté d'être derrière moi en innovant dans des prototypes adaptés aux femmes.


10- Vous parlez d'équipe féminine mais en France, vous restiez peu nombreuses ?

De 87 à 89, j'avais crée une équipe internationale Euromarché formée de françaises et on gagnait tout (par équipe, en individuel) Je crois avoir été la dynamique mais surtout, avoir trouvé des gens qui y croyait.


1 1 2 3 4 5 6 6
<< Sommaire interview