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1ère partie : L'ascension d'une femme battante

Jeannie Longo

Un palmarès des plus remarquables, marqué par 695 victoires, une personnalité hors du commun...
Parcours d'une femme battante.



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11- Avec autant de difficultés, où avoir trouvé cette force de poursuivre ? Avec votre mari ?

Bien sûr. Et l'envie d'aller toujours plus loin, avec la recherche de la performance.


12- A propos des sponsors, j'aimerais que nous nous arrêtions sur les Jeux Olympiques d'Atlanta et de Sydney. Comment expliquez-vous que vous y soyez allée sans sponsor alors que vous étiez reconnue ? Cela semble ne rien présager de positif pour les jeunes cyclistes encore inconnues ?

Il n'y a aucun moyen d'avancer pour des jeunes si ce n'est de tout reprendre à la base, c'est à dire d'avoir des gens motivés qui y croient encore et qui soient quand même compétents. Même chose pour les clubs qui doivent repartir de la base. Il existe beaucoup de jeunes filles mignonnes qui aiment le vélo et qui sont dans des écoles de cyclisme dynamiques, qui pratiquent le cyclotourisme, et qui ont du talent. Mais malheureusement, il n'y a aucune structure d'accueil, rien de fait pour ces jeunes femmes.


13- Eclairez-nous sur le fait que vous soyez allée aux JO sans sponsor ?

L'évolution de la société fait qu'il y a des décideurs qui ne comprennent rien, et parmi les chargés de communication, il n'y a pas que des lumières, et ils n'ont pas vu l'image que je pouvais représenter malgré mes trente cinq ou trente sept ans. En France, actuellement, dès que vous dépassez la trentaine, on commence à annoncer votre âge, à vous demander quand vous allez arrêter et on a l'impression que vous ne représentez plus rien pour la société. Que votre image est négative, alors qu'il y a toute une population qui continue de vous suivre car votre carrière est longue et que votre personnalité est plus marquée après trente ans, que vous vous exprimez. On ne croyait plus en moins et c'est d'autant plus ridicule, qu'en 95, j'ai été double championne du monde ; Et bien, il faut souligner que mon sponsor avec qui j'étais en contrat pour deux ans a mis fin à celui-ci. Je lui ai pourtant dit que je souhaitais tenter les Jeux Olympiques mais rien n'y a fait. Vous voyez donc la démarche crétine.


14- Surtout qu'aujourd'hui, on est plutôt dans l'extrême avec les sponsors qui courent après le moindre champion naissant. Pour vous, cette non-médiatisation semble continuer puisque on ne vous voit pas dans des publicités. Est ce un refus de votre part, ou n'êtes vous pas sollicitée ?

Non, non, ce n'est pas un refus. Je ne suis pas sollicitée actuellement, parce que je me terre un peu mais pendant des années, j'ai fait des démarches pour des records de l'heure qui ont été hyper médiatisés et je n'ai pourtant pas eu de réponse. J'ai donc fait cela à compte d'auteur car ma personnalité devait faire peur. Je pense néanmoins que ma personnalité est ce qui fait mon charme car je suis un peu différente.


15- C'est aussi ce qui donne envie de vous connaître car l'image de votre sport semble inaccessible, difficile, à l'écart ?

On a énormément d'ouverture vers les autres car on est toujours au milieu du public, on a beaucoup de contact avec les gens, et c'est plutôt sympa.


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