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1ère partie : L'ascension d'une femme battante

Jeannie Longo

Un palmarès des plus remarquables, marqué par 695 victoires, une personnalité hors du commun...
Parcours d'une femme battante.



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16- Et en même temps, vous travaillez en individuel et en équipe. C'est l'un des rares sports où l'on a le choix ?

Cela reste malgré tout un sport individuel. C'est un peu ingrat car même si la victoire olympique concerne le champion cycliste, il y a eu en amont un gros travail d'équipe. Ce qui n'est pas toujours le cas, car moi je n'ai pas souvent eu d'équipe. Lors de mon équipe Euromarché, les filles étaient assez solidaires mais en équipe de France, je n'ai jamais eu d'instructions données en ma faveur car n'étant pas un produit fédéral, je ne suis pas intéressante pour les fédérations et ils n'ont aucun intérêt à faire ressortir mes résultats. Tout le monde sait que je ne dois pas grand chose à la Fédération. De toutes les façons, il n'y a pas de gros moyens donnés au cyclisme féminin à comparer à ceux donnés aux messieurs.
En ce qui me concerne, j'ai suivi le chemin fédéral mais j'ai trouvé que ce n'était pas du tout en rapport avec la performance et je m'en suis donc éloignée car il ne correspondait pas du tout au professionnalisme que j'en attendais pour aller à la performance. Celles qui acceptent le système fédéral, elles sont dedans : elles ont un maillot, une structure, un technicien, un entraîneur, un masseur mais ce n'est pas là à mon avis, qu'elles obtiendront des performances.


17- Pensez-vous que le fait que votre entraîneur soit en même temps votre mari, ait contribué à votre réussite ?

Mon mari n'est pas quelqu'un de très facile en tant qu'entraîneur. Son métier est d'être entraîneur de ski alpin où il a entraîné pendant une vingtaine d'années. Il était absent de la maison environ dix mois sur douze, et nous communiquions par papier et téléphone. C'est à dire qu'il me laissait mon programme d'entraînement et je lui téléphonais le soir pour lui dire ce que j'avais fait. Je partais en course toute seule, je me greffais dans des équipes américaines, suisses, espagnoles.


18- Vous vous motiviez toute seule ?

Oui. Je prenais ma voiture pour m'entraîner sur Genève et mon mari prenait des vacances, des jours de repos pour venir me voir dans les plus grands évènements pour être là dans les moments importants mais sinon, pour énormément de courses, j'étais livrée à moi-même.


19- J'aimerais que vous m'en disiez un peu plus car je trouve votre volonté incroyable.

L'entraînement, je l'avais sur papier et c'était moi qui l'adaptait selon mes besoins, mes envies, les intempéries et ensembles (avec son mari), nous évoluions. C'est l'adaptation que fait un bon entraîneur. Et par la suite, je savais et je connaissais mes besoins. J'ai passé de mon côté mes diplômes (Jeannie Longo est professeur de sports) et j'ai pu comprendre ce qu'il me faisait faire, la réaction de mon organisme et on a pu ainsi beaucoup mieux communiquer, discuter et cela devenait interactif.


20- Vous n'avez jamais ressenti le besoin de faire appel à une tierce personne ?

Non. Nous avons eu des gens qui nous ont un peu aidés, notamment un ami kinésithérapeute, Pierre, chez qui nous faisions des tests d'efforts (crées par mon mari).


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