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Interview de Grégoire Pinto (2ème partie)

Grégoire Pinto

Grégoire Pinto a obtenu deux podiums en championnat de France de roller : 3ème en speed slalom et 2ème en style slalom par équipe avec Sébastien Laffargue. Il a terminé 10ème au championnat IGSA de descente. Grégoire Pinto est chef de produit pour Nike.

 

1- S-A : Avant de travailler dans le roller, avais-tu envisagé un autre métier ?

G.P. : Ce qu’il faut souligner, c’est que j'ai eu beaucoup de chance. Au début, on a organisé quelques compétitions, quelques événements, j'ai été très actif dans le milieu du roller : des pubs, des figurations, des trucs dans le cinéma, on a une association qui s'appelle Culture glisse…
Je travaillais dans plusieurs shops, notamment un qui s'appelle Nomades, le magasin d'où part la rando du dimanche. C’était en semaine, et j'étais en train de monter un quad, quand des dirigeants d’une grande marque sont arrivés. Eux aussi élaboraient un projet de quad. Un homme de chez Nike – bon enfin, il ne s'est pas présenté, mais on les reconnaît facilement… – m'a posé une question sur les quads, et on a enchaîné sur les inlines, sur le marché, le marché français, le marché européen… On a parlé pendant très longtemps, j'ai réussi à les garder dans la boutique pendant plus d'une heure ! Ils m'ont laissé leur carte, je les ai rappelé, et voilà. Au début, j’ai fait du consulting. J'ai commencé de chez moi par Internet, parce que les bureaux sont en Allemagne. C'est pour ça que j'habite en Allemagne maintenant, car pour la proximité, ce n'était pas évident. Je corespondais par email…
J'ai fait ça pendant un an, apparemment ça leur a plu. Un jour, ils m'ont appelé, ils m'ont dit “viens travailler”, et, bien évidemment, j'ai dit oui. C'est une chance, peu de gens ont eu cette chance-là. Beaucoup de gens dans le roller veulent être “sponso” (sponsorisé, ndlr) : “ouais, moi je suis sponso en roller, je suis un pro du roller”. Ils veulent vivre du patinage en lui-même. Il n’y en a que quelques uns qui peuvent vraiment vivre du roller, à l'image de TAIG KHRIS (champion du monde de rampe). C'est vraiment, vraiment limité.
Je sais que, pour moi, il n’y avait pas d'avenir à long terme. Je sais que mon futur était en parallèle de ça. J'ai décidé de m'investir beaucoup plus dedans. Pour l’instant, je suis chef de produit chez Nike.


2- S-A : En quoi consiste ton travail de chef de produit ?

G.P. : Il y a trois pôles. D’abord, un pôle recherche et développement. Globalement, c'est le retour d'informations du marché : que veulent les gens, sur tel ou tel marché, ils veulent ça, ça et ça, et sur le patin, il faut qu'il y ait ça, ça et ça. Ensuite, il faut mettre en place le produit : quel patin, tu le crées en fonction des retours en y ajoutant ta sauce… Ca, c'est mon job pour l'instant. Il y a aussi le marketing. On passe du temps sur le site Internet, qui va bientôt sortir, on fait de la promotion (PLV, Goodies : freesbies, porte-clefs...). Je fais aussi de la vente.
C'est bien parce que ça laisse les portes ouvertes. Plus tard, je peux aller soit dans la recherche et le développement, soit dans le marketing, soit dans le commercial. J'ai encore le choix .


3- S-A : As-tu un plan de carrière, sais-tu comment ça va évoluer ?

G.P. : Non, justement, c'est pour ça que je me suis laissé quelques portes ouvertes. Je fais plusieurs choses. J'ai eu la chance de mettre aussi un pied dans la pub : devant la caméra : Une pub pour des assurances, elle passe en ce moment à la télévision. Cette pub, c'est mon seul passage au premier plan. (pour l'instant, en tous cas), mais j'ai fait aussi d'autres actions : figurations, doublures… On a monté quelques vidéos aussi, j'aime beaucoup ça. Et il y a du potentiel. Ca rend vraiment bien, les images de roller. En plus, la demande est présente. Ce qui pourrait développer encore un peu plus le sport …
Je ne sais pas encore ce que je vais faire. Pour l'instant, je suis bien parti en tant que chef de produit, je vais continuer à fond là-dedans, au moins pendant quelques années. Histoire d'aboutir à quelque chose, d'avoir un passé là-dedans.


4- S-A : As-tu un diplôme ?

G.P. : J´ai raté trois fois mon diplôme de commerce international. Je n'ai pas assez revisé les examens. (trop de roller peut être ?!) Mais j'ai quand même les notions, c'est une grosse aide. J'ai eu de la chance de pas être pris par rapport au diplôme, sinon je ne serais probablement pas là ! Mon travail pour Nike va quand même me donner une sorte d’équivalence. Je pense qu'une expérience comme ça vaut au moins autant qu'un diplôme, sauf si tu n'en profites pas. Pour l'instant, ça a l'air de marcher, on verra...


5- S-A : Aimerais-tu donner des cours ?

G.P. : Il y a déjà des gens qui s'occupent de ça. Je ne suis pas très pédagogue. J'ai donné quelques cours, comme ça, il y a longtemps. Mais, je n'ai pas le BE (brevet d’état), je n'ai pas de BIF (brevet d'initiateur fédéral). Il y a un BE 2 (brevet d’état de deuxième degré) spécialité roller, spécialité acrobatique, spécialité vitesse… J'ai rien de tout ça. Moi, j'aime plutôt faire les compétitions, et je suis plutôt un technicien. Il en faut pour tous les goûts !


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