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Le nouveau Géant des mers (1ère partie)

Michel Desjoyeaux

Route du Rhum 2002 : objectif atteint, et même plus qu'atteint puisque Michel Desjoyeaux s'est imposé en tête de la compétition. Parti avec un bateau tout neuf, et ne figurant pas sur la liste des favoris, il a réussi à s'imposer dans une des plus grandes courses d'Europe. Une victoire bien méritée pour Mich' Desj', passionné de longue date puisque tout petit déjà il avait les pieds dans l'eau.

 

1- Sport-Avenir : Comment avez-vous commencé la voile, qu'est-ce qui est à l'origine de cette passion ?

Mon père (co-fondateur de la célèbre école de voile des Glénans, ndlr) était responsable d'un chantier d'entretien et d'hivernage des bateaux de plaisance. On a vu la marina de Port la Forêt se construire, et ça a été, avec le chantier, les terrains de jeux de toute mon enfance. C'est un peu comme Obélix qui est tombé dans la potion magique, moi j'étais déjà dedans avant de naître !


2- Comment avez-vous décidé d'en faire votre carrière ?

Je ne me suis jamais vraiment posé la question, c'est venu comme ça. Dans ce contexte, on a un peu l'occasion de naviguer, et il arrive un moment où les propositions d'embarquement font que l'on commence. Je suis parti en régate à 19 ans, je finissais un IUT de mesure physique et je n'y suis jamais retourné. Tout simplement parce que je préférais la voile aux bancs de l'école, même s'il m'arrive parfois de regretter. Je n'ai pas su tirer profit de l'école, pourtant je pense que j'y aurais appris plein de choses qui me serviraient aujourd'hui. Mais je ne me plains pas de la carrière que j'ai faite, au contraire, d'ailleurs je viens juste de commencer.


3- Le sport nautique nécessite des moyens relativement important pensez-vous que beaucoup de jeunes aujourd'hui se destinent à être skipper professionnel ?

Il ne faut pas viser trop haut tout de suite, parce qu'il faut un certain temps avant d'y arriver. Quelqu'un qui se dit dès le début « je deviendrai skipper un jour ». c'est quelqu'un qui a des rêves, il faut en avoir, mais sans pour autant voir les choses de façon utopique. Il faut y aller doucement. Dans les équipes de nos trois gros bateaux, disons de nos projets, on a besoin de forces vives, et notamment de petits jeunes qui ont les dents longues, beaucoup de métier en régate mais pas nécessairement l'expérience du large. Ils sont complémentaires avec des gens déjà présents dans nos équipes. Aujourd'hui, on a besoin de plus en plus de compétences, et elles ne sont pas toujours nautiques.


4- Quel genre de compétences sont nécessaires ? Cela relève du domaine de l'extra nautique ?

Oui, par exemple, j'ai avec moi un jeune de 28 ans qui a fait plusieurs préparations olympiques, notamment en 470. Il a été champion du monde en 4-7 tout en maintenant un cursus universitaire et je l'ai recruté, non pas pour son CV nautique, mais pour son CV universitaire. Il a des connaissances d'ingénieur indispensables à la marche de mon bateau. Aujourd'hui, on a des machines de plus en plus sophistiquées, où l'informatique et l'électronique occupent une grande place. Il ne s'agit plus seulement de savoir comment tirer les ficelles et barrer un bateau, mais aussi de savoir s'en occuper au quotidien, essayer de le faire progresser et ça passe maintenant par des outils trop sophistiqués pour que le terrain seul suffise. C'est pour cette raison qu'il vaut mieux aller à l'école que de naviguer trop tôt.


5- Mise à part la passion pour la mer et la navigation, quelle sont les autres motivations d'un futur marin ?

Certainement pas l'argent. Ce serait une aberration que de vouloir mettre ça avant. je crois que, justement, l'aspect technologique est passionnant et cela rejoint complètement le statut d'ingénieur, particulièrement dans une équipe comme la nôtre.


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